Burkina Faso : les responsables de la mort de Justin Zongo inculpés
Cinq personnes ont été inculpées pour la mort de Justin Zongo, un élève décédé en février dernier après avoir été interpellé par la police de Koudougou, dans le centre-ouest du Burkina Faso. Trois autres ont été arrêtés. Le décès du jeune Burkinabè avait provoqué une vague de colère qui continue de secouer le régime de Blaise Compaoré. Le processus judiciaire est en marche. Cinq personnes ont été inculpées pour coups mortels dans l’affaire Justin Zongo et trois autres « sont placées sous mandats de dépôt », a indiqué jeudi le Procureur du Faso Placide Nikiéma lors d’un point presse. Ce dernier a formellement indiqué que l’enquête était terminée. « L’instruction de ce dossier est close et le Parquet a eu à rendre des règlements définitifs », a déclaré le magistrat. Le procès est prévu pour fin juin.
Le décès en février dernier dans des circonstances mystérieuses de l’élève Justin Zongo a déclenché une vague d’émeutes au le Burkina Faso. Il avait trouvé la mort après avoir été interpellé par la police de Koudougou (centre-ouest du pays). Dans un premier temps, les autorités avaient expliqué que le jeune homme était mort des suites de méningite pour contrecarrer les soupçons de bavure policière. Cependant, les conclusions d’expertise en maladie infectieuse ne sont pas encore connues et il n’y aura pas d’autopsie. Le Procureur refuse pour l’instant de divulguer les conclusions et le père de la victime s’oppose à une autopsie. « Il a évoqué plusieurs raisons. Notamment des raisons coutumières pour dire qu’à partir du moment où son enfant a été inhumé, il n’est plus question de procéder à une exhumation à des fins d’autopsie. Il a dit que c’est formellement interdit dans leur coutume. Et que si ce procès devait nécessairement passer par cette autopsie, il préférait même qu’il n’y ait pas de procès sur ce dossier », a expliqué Placide Nikiéma.
D’autres enquêtes sont en cours
Le Procureur a également abordé le cas de trois autres décès enregistrés à Koudougou. Une procédure pour déterminer les circonstances de la mort de l’élève Assad Aboubacar Ouédraogo, de l’étudiant Wendkouni Kissou et du mécanicien Issa Bado, également décédés durant les manifestations de février est en cours. L’enquête se heurte au manque de témoignages et aux contradictions. « Le juge a entendu à ce jour au moins 94 victimes et 23 témoins », a déclaré Placide Nikiéma. « Les forces de l’ordre qui ont assuré cette mission de maintien d’ordre n’ont reconnu avoir utilisé que des armes conventionnelles en matière de maintien d’ordre, poursuit-il. C’est à dire les bâtons de police et les gaz lacrymogènes. Pourtant il a été constaté que certaines victimes ont été atteintes de balles suite à des tirs d’armes ».
La mort de Justin Zongo a provoqué la colère des élèves qui ont violemment manifesté un peu partout dans le pays. Ils ont incendié des commissariats, des sièges du parti au pouvoir, des résidences privées et autres édifices publics. Depuis, le Burkina Faso est en proie à un mouvement de révolte généralisé qui a touché l’armée au point d’obliger Blaise Compaoré à s’octroyer le ministère de la Défense. Des militaires se sont à plusieurs reprises mutinés, leur dernière action date de lundi où des coups de feu ont été tirés. L’opposition n’est pas en reste et les enseignants ont engagé lundi dernier une "grève illimitée" pour revendiquer le versement de leurs indemnités et protester contre les classes surchargées. Le conflit serait en passe d’être résolu mais la révolte gronde au Pays des hommes intègres.
Afrik.com
Le décès en février dernier dans des circonstances mystérieuses de l’élève Justin Zongo a déclenché une vague d’émeutes au le Burkina Faso. Il avait trouvé la mort après avoir été interpellé par la police de Koudougou (centre-ouest du pays). Dans un premier temps, les autorités avaient expliqué que le jeune homme était mort des suites de méningite pour contrecarrer les soupçons de bavure policière. Cependant, les conclusions d’expertise en maladie infectieuse ne sont pas encore connues et il n’y aura pas d’autopsie. Le Procureur refuse pour l’instant de divulguer les conclusions et le père de la victime s’oppose à une autopsie. « Il a évoqué plusieurs raisons. Notamment des raisons coutumières pour dire qu’à partir du moment où son enfant a été inhumé, il n’est plus question de procéder à une exhumation à des fins d’autopsie. Il a dit que c’est formellement interdit dans leur coutume. Et que si ce procès devait nécessairement passer par cette autopsie, il préférait même qu’il n’y ait pas de procès sur ce dossier », a expliqué Placide Nikiéma.
D’autres enquêtes sont en cours
Le Procureur a également abordé le cas de trois autres décès enregistrés à Koudougou. Une procédure pour déterminer les circonstances de la mort de l’élève Assad Aboubacar Ouédraogo, de l’étudiant Wendkouni Kissou et du mécanicien Issa Bado, également décédés durant les manifestations de février est en cours. L’enquête se heurte au manque de témoignages et aux contradictions. « Le juge a entendu à ce jour au moins 94 victimes et 23 témoins », a déclaré Placide Nikiéma. « Les forces de l’ordre qui ont assuré cette mission de maintien d’ordre n’ont reconnu avoir utilisé que des armes conventionnelles en matière de maintien d’ordre, poursuit-il. C’est à dire les bâtons de police et les gaz lacrymogènes. Pourtant il a été constaté que certaines victimes ont été atteintes de balles suite à des tirs d’armes ».
La mort de Justin Zongo a provoqué la colère des élèves qui ont violemment manifesté un peu partout dans le pays. Ils ont incendié des commissariats, des sièges du parti au pouvoir, des résidences privées et autres édifices publics. Depuis, le Burkina Faso est en proie à un mouvement de révolte généralisé qui a touché l’armée au point d’obliger Blaise Compaoré à s’octroyer le ministère de la Défense. Des militaires se sont à plusieurs reprises mutinés, leur dernière action date de lundi où des coups de feu ont été tirés. L’opposition n’est pas en reste et les enseignants ont engagé lundi dernier une "grève illimitée" pour revendiquer le versement de leurs indemnités et protester contre les classes surchargées. Le conflit serait en passe d’être résolu mais la révolte gronde au Pays des hommes intègres.
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Burkina Faso : les autorités et les enseignants en grève négocient
Des discussions sont en cours entre les syndicats des enseignants et le gouvernement de Blaise Compaoré. Les professeurs du collège et du lycée observent une « grève illimitée » depuis lundi au Burkina Faso. Ils disposent du soutien indéfectible des élèves qui ont violemment manifesté mardi à Gaoua, à l’ouest de la capitale Ouagadougou. Les enseignants exigent le versement de leurs indemnités et la limitation des effectifs dans les classes. La deadline a été fixée pour ce jeudi 17 heures (GMT, heure locale). Le gouvernement burkinabè a demandé 48 heures à la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche (F-SYNTER) pour trouver une issue au conflit qui l’oppose aux enseignants, rapporte L’Observateur Paalga. Ces derniers ont débuté lundi une « grève illimitée » pour protester contre leur condition salariale et les classes surchargées. Ils disposent dans cette lutte du soutien des élèves regroupés au sein de la Fédération des étudiants et scolaires du Burkina Faso (FESBF). Une centaine d’entre eux a violemment manifesté dans la capitale Ouagadougou et dans plusieurs autres villes du pays. A Gaoua, à l’ouest de la capitale, des jeunes ont mis le feu mardi au siège du parti présidentiel, le Congrès pour la démocratie et le progrès, ainsi qu’à la résidence du chef de l’Etat Blaise Compaoré. Ils ont également saccagé les locaux de la direction régionale de l’Enseignement supérieur. Les affrontements entre les enseignants grévistes, accompagnés des élèves instituteurs, et les forces de l’ordre ont fait deux blessés à Ouahigouya, au nord du pays.
Des « avancées » dans les négociations.
« Il y a des avancées » sur toutes les revendications, a indiqué mercredi Albert Ouédraogo, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Le gouvernement a promis de « relever » la grille des indemnités des enseignants, selon Mamadou Barro, le secrétaire général de la F-SYNTER qui souligne que « les discussions ne sont pas achevées ». Le syndicat enseignant a manifesté mercredi sa volonté de dialoguer avec les autorités politiques. La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche a annulé une marche prévue mercredi suite à l’irruption d’élèves au sein de la Bourse du travail, d’où devait partir le mouvement. Mamadou Barro a expliqué cette décision en affirmant : « Les élèves ont des organisations certes, mais elles ne maîtrisent pas leurs mouvements et les débordements. Si nous sortons pour une marche, ils se diront qu’une solution n’a pas été trouvée entre le gouvernement et nous. Ils vont sortir à leur tour, et ce sera les casses de nouveau ». L’objet de cette marche était de porter un message à leur ministre de tutelle.
Les enseignants et instituteurs en formation grévistes attendent la fin du délai de 48 heures pour connaître les propositions du gouvernement. « Nous sommes engagés et nous irons jusqu’au bout. Vendredi matin, avec ou sans autorisation, nous serons au ministère », a averti Mamadou Barro. Le gouvernement, quant à lui, a déjà ordonné la reprise des cours lundi 30 mai au plus tard.
La grève des enseignants n’est qu’un soubresaut de plus au Burkina Faso déjà secoué par de nombreuses révoltes. Quelques éléments de la Garde nationale se sont brièvement mutinés lundi soir à Ouagadougou. Ils ont tiré en l’air avant de rejoindre leur caserne. Le climat social dans le pays dirigé par Blaise Compaoré depuis 1987 est extrêmement tendu depuis le décès dans des circonstances étranges du jeune Justin Zongo, à Koudougou, le 20 février dernier. Le pouvoir du chef de l’Etat burkinabè, qui a pris fin avril les rênes du ministère de la Défense, est depuis ébranlé par ce mouvement de contestation généralisé dans tout le pays.
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Des « avancées » dans les négociations.
« Il y a des avancées » sur toutes les revendications, a indiqué mercredi Albert Ouédraogo, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Le gouvernement a promis de « relever » la grille des indemnités des enseignants, selon Mamadou Barro, le secrétaire général de la F-SYNTER qui souligne que « les discussions ne sont pas achevées ». Le syndicat enseignant a manifesté mercredi sa volonté de dialoguer avec les autorités politiques. La Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation et de la recherche a annulé une marche prévue mercredi suite à l’irruption d’élèves au sein de la Bourse du travail, d’où devait partir le mouvement. Mamadou Barro a expliqué cette décision en affirmant : « Les élèves ont des organisations certes, mais elles ne maîtrisent pas leurs mouvements et les débordements. Si nous sortons pour une marche, ils se diront qu’une solution n’a pas été trouvée entre le gouvernement et nous. Ils vont sortir à leur tour, et ce sera les casses de nouveau ». L’objet de cette marche était de porter un message à leur ministre de tutelle.
Les enseignants et instituteurs en formation grévistes attendent la fin du délai de 48 heures pour connaître les propositions du gouvernement. « Nous sommes engagés et nous irons jusqu’au bout. Vendredi matin, avec ou sans autorisation, nous serons au ministère », a averti Mamadou Barro. Le gouvernement, quant à lui, a déjà ordonné la reprise des cours lundi 30 mai au plus tard.
La grève des enseignants n’est qu’un soubresaut de plus au Burkina Faso déjà secoué par de nombreuses révoltes. Quelques éléments de la Garde nationale se sont brièvement mutinés lundi soir à Ouagadougou. Ils ont tiré en l’air avant de rejoindre leur caserne. Le climat social dans le pays dirigé par Blaise Compaoré depuis 1987 est extrêmement tendu depuis le décès dans des circonstances étranges du jeune Justin Zongo, à Koudougou, le 20 février dernier. Le pouvoir du chef de l’Etat burkinabè, qui a pris fin avril les rênes du ministère de la Défense, est depuis ébranlé par ce mouvement de contestation généralisé dans tout le pays.
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