Des parlementaires américains contestent en justice l'entrée en guerre des Etats-Unis en Libye
Des élus du Congrès américain ont défié Barack Obama devant la justice mercredi 15 juin en déposant une plainte à Washington contre la décision du président de se passer du feu vert du Congrès pour lancer les opérations militaires en Libye.
Le texte, qui accuse nommément le président américain et le secrétaire à la défense Robert Gates, "conteste la constitutionnalité de la guerre" et vise à "protéger les plaignants et le pays" face à la politique du gouvernement en Libye.
Les plaignants, une dizaine d'élus des deux bords menés par le démocrate Dennis Kucinich et son collègue républicain Walter Jones, ont annoncé leur action lors d'une conférence de presse devant les marches du tribunal.
Ils reprochent au président d'avoir "unilatéralement" engagé les forces américaines contre le régime de Mouammar Kadhafi "sans déclaration de guerre du Congrès", ce qui caractérise selon eux une violation.
La Constitution américaine réserve au Congrès le droit de déclarer la guerre, bien que nombre de présidents américains se soient passés du feu vert des parlementaires. "Que diable faisons-nous en Libye ?", s'est interrogé Walter Jones devant le tribunal.
Le républicain Tim Johnson également présent mercredi n'a pas hésité à affirmer que cette guerre est "clairement et absolument illégale".
Le représentant Ron Paul, candidat à l'investiture républicaine pour l'élection de novembre 2012 et farouche opposant de toute intervention extérieure américaine, figure également parmi les signataires de la plainte.
LES PLAIGNANTS SONT CONFIANTS
En 1999, une plainte similaire avait été déposée par le représentant républicainTom Campbell contre le président Bill Clinton pour contester la constitutionnalité des bombardements en Serbie.
La plainte avait été rejetée par le tribunal.
Mais mercredi, les plaignants se sont montrés confiants de voir leurs arguments prévaloir sur ceux de l'administration, qui assure de son côté que l'intervention"limitée" sous sa houlette ne constitue pas une violation de la Constitution.
En outre, les élus affirment que l'action de l'administration a été lancée en violation du traité de l'Atlantique Nord ratifié par le Congrès américain et que l'utilisation de fonds pour l'opération en Libye sans l'accord du Congrès est anticonstitutionnelle.
Enfin, ils estiment que la loi américaine de 1973 ou "Loi sur les pouvoirs de guerre" ("War powers resolution"), conçue pour limiter les pouvoirs présidentiels sur le déclenchement des guerres, n'a pas été respectée par le président Obama.
La loi stipule que sans autorisation du Congrès, un retrait doit être entamé après soixante jours et entièrement achevé après quatre-vingt-dix jours.
Cette dernière limite sera atteinte dimanche.
Depuis plusieurs semaines, des voix se sont élevées au Congrès, à droite comme à gauche, pour réclamer des explications à Barack Obama sur son action en Libye.
La Chambre a déjà adopté le 3 juin une résolution demandant au président de présenter dans les quatorze jours un rapport détaillé sur l'intervention militaire.
La Maison Blanche a indiqué qu'elle répondrait à cette demande.
Côté Sénat, une résolution sur la Libye devrait voir le jour prochainement.
Lu sur Le Monde
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Dans un entretien au quotidien italien Corriere della Sera, Saïf Al-Islam Kadhafi, fils du dirigeant libyen, déclare que le clan Kadhafi est prêt à accepter des élections"dans les trois mois" sous la supervision d'observateurs internationaux.
Selon le possible successeur de Mouammar Kadhafi, "des élections pourraient se tenir dans les trois mois. Au maximum d'ici la fin de l'année. Et la garantie de leur transparence pourrait être la présence d'observateurs internationaux".